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Marine-perruche

Les troubles du comportement des perroquets en captivité

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Le comportement des psittacidés et ses troubles
Par Isabelle Christiane QUEMIN


La thèse en entier : http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=453

Je vous propose un résumé personnel de cette thèse qui est extrêmement enrichissante au sujet des comportements normaux de nos psittacidés dans leur état naturel, en comparaison avec les troubles du comportement typiques liés aux conditions de détention.

Isabelle Christiane QUEMIN nous propose une thèse sur les troubles du comportement des perruches et perroquets liés à la captivité. Pour cela elle aborde dans une première partie les origines des psittacidés, les différents genres et espèces, la règlementation en vigueur ainsi que le choix d’un compagnon idéal et adapté à notre mode de vie, avec différents critères de sélection. Puis elle aborde le cœur du sujet en seconde partie avec les comportements normaux que nos perroquets ont à l’état sauvage. Ensuite elle aborde les troubles du comportement récurrents chez les perroquets captifs et elle met en avant les causes : des conditions de détention inappropriées, le comportement inadapté de l’humain envers son perroquet, etc. Dans une dernière partie elle aborde les axes d’amélioration des conditions de vie pour réduire voir faire disparaitre les troubles du comportement. Enfin, elle aborde la thérapie comportementale et en dernier recours le traitement médical.


Le cadre de vie des hommes est bien différent de celui des oiseaux à l’état naturel, ce qui entraine beaucoup de contraintes environnementales et sociales sur nos animaux de compagnie et en particulier nos oiseaux. L’environnement captif que nous leur imposons devient pour le perroquet rapidement anxiogène, c’est-à-dire qui provoque l’angoisse, l’anxiété, en résumé, des émotions néfastes sur court et long terme, qui provoquent les comportements stéréotypés.


I. les origines des psittacidés et le choix d’un compagnon de vie


Le perroquet est hautement adaptable aux situations et à l’environnement, mais nos conditions de détention sont tellement difficiles et inappropriées à leurs besoins que leurs capacités d’adaptation sont rapidement dépassées. C’est pourquoi avec le temps nos perroquets développent des comportements déviants, un état de d’angoisse et de mal être. Ces états allant de mal en pire si l’humain ne se rend comte de rien ou n’y répond pas, et le perroquet ne trouve comme seule solution d’apaiser sur court termes ses angoisses un comportement souvent autodestructeur qui deviendra addictif. C’est le cas du picage. Sinon, il développera des comportements qui fonctionneront en terme de réponse attendue (de l’attention) de la part du maitre : c’est le cas de l’hyper-vocalisation et des morsures (ça vous fait réagir ça…). Nous aborderons en détail ces troubles en dernière partie.

L’histoire des perroquets dans le monde de la captivité : le début des erreurs
(Extrait de la thèse)

C’est à partir de l’époque ptolémaïque (360 av. J.C.) que des hiéroglyphes représentant des perroquets sont apparus en Egypte. L’introduction des premiers perroquets vivants en Europe date de l’Antiquité, puisque c’est le pilote Onésicrite, de la flotte d’Alexandre le Grand, qui, le premier, rapporta des Perruches à collier, encore appelées Perruches d’Alexandre. Par la suite, Alexandrie devint un important marché aux perroquets. Les Latins les nommèrent Psittacus, car certains de ces oiseaux furent rencontrés près de Sittace, en Assyrie. Le naturaliste romain Pline l’Ancien (23-79 ap. J.C.), lui, décrivit une technique d’apprentissage de la parole aux Perruches à collier. L’intérêt des Européens pour les perroquets se réveilla ensuite au Moyen-Age, grâce aux Croisés qui rapportèrent des spécimens d’Afrique. Les rois, princes et courtisans les exposaient dans de somptueuses cages comme symboles de leur richesse et de leur pouvoir. A partir du XIIe siècle, les grands explorateurs, dont Marco Polo, rapportèrent des perroquets de plus en plus nombreux d’Afrique et d’Extrême-Orient. Avec l’exploration du continent américain, des espèces inconnues jusque-là, les Aras, furent importées en Europe. Au XVe siècle, de ses expéditions au Nouveau Monde, Christophe Colomb rapporta des Aras et des Amazones. Il offrit même à la reine Isabelle d’Espagne un couple d’Amazona leucocephala. Enfin, la découverte de l’Australie à la fin du XVIIIe siècle permit aux Européens de connaître la Perruche ondulée, les Cacatoès, et les nombreux autres perroquets australiens. Après son voyage en Australie débuté en 1938, le naturaliste John Gould écrivit un recueil richement
illustré : « The Birds of Australia ».

L’engouement pour ces superbes oiseaux ornementaux fut tel que les importations massives de perroquets sauvages sur les marchés européens participèrent à la disparition de certaines espèces et que d’autres sont menacées d’extinction. Le marché est aujourd’hui réglementé. De nombreux pays, dont l’Australie, ont interdit les exportations pour sauvegarder les espèces menacées. L’Europe, quant à elle, a limité l’importation de spécimens sauvages qui risqueraient d’être porteurs de maladies pouvant décimer les oiseaux d’élevage. Les oiseaux maintenant disponibles sur le marché sont pour la plupart issus de l’élevage.


La règlementation autour des psittacidés :
Arrowhttp://www.perruches.org/t186-la-convention-de-washington-cites




Du perroquet sauvage au perroquet captif
(Extrait de la thèse)

De la liberté à la captivité
Ces oiseaux sont sauvages. Ils sont nés et ont été élevés dans leur habitat naturel avec leurs parents. Ces derniers leur ont appris comment survivre : comment se nourrir, comment choisir un conjoint et s’occuper de sa progéniture, et comment se défendre des prédateurs (dont l’homme fait partie). Pour se retrouver dans une cage d’exposition en oisellerie, ils sont capturés plus ou moins brutalement par des « prédateurs », ce qui signifie bien souvent pour eux la mort à brève échéance. Ensuite, ils sont parqués et expédiés vers les pays importateurs avec de nombreux autres oiseaux d’espèces et d’origines différentes, dans des conditions telles (forte densité animale, stress, manque d’eau et de nourriture, emploi excessif d’antibiotiques), qu’un grand nombre d’entre eux décèdent avant l’arrivée. Par ailleurs, certains de ces oiseaux proviennent de la contrebande. En animalerie, on peut trouver deux sortes d’oiseaux sauvages. Les bébés capturés dans la nature puis nourris à la main, et les perroquets capturés adultes. Lors du transport, les adultes sont plus robustes que les bébés, mais ils s’apprivoisent rarement. Ce sont des oiseaux stressés, qui ne sont pas habitués à la présence humaine. Ils sont généralement très difficiles à apprivoiser, et demandent beaucoup de patience de la part du nouveau maître. Ils ont besoin de beaucoup de temps pour s’habituer à leur nouvel environnement.

Psittacidés élevés en captivité
L’alternative à la capture dans le milieu naturel est la production de Psittacidés destinés à vivre chez un particulier. Il existe de plus en plus d’élevages de ces oiseaux, certains produisant même d’excellents spécimens. Cependant, même apprivoisés, les oiseaux exotiques d’élevage restent des animaux sauvages, avec un instinct sauvage. Ce ne seront vraisemblablement jamais des animaux domestiques comme le sont la poule, le chien, ou le chat.

Déroulement de l’élevage
Dans un certain nombre d’élevages, les oisillons sont nourris par l’homme, à la main. Les parents des sujets commercialisés, eux-mêmes, sont souvent nés en captivité. Mais il est rare que la génération précédente l’ait été. Les oisillons sont ensuite retirés du nid, juste avant que leurs yeux ne s’ouvrent. Ainsi, l’empreinte se fera avec le premier être vivant qu’ils verront : l’homme. Par la suite, ces oisillons seront bagués et souvent manipulés. Ils seront nourris plusieurs fois par jour, à la main. Le nourrissage à la main des bébés perroquets doit être effectué par des personnes qualifiées, car un nourrissage traumatisant pourrait altérer définitivement les liens établis entre l’oiseau et son futur propriétaire.

D’autres élevages privilégient, quant à eux, l’éducation parentale. Les oisillons sont laissés avec leurs parents, jusqu’au sevrage. Cependant, l’éleveur vient très régulièrement les manipuler, les parents devant être habitués à de fréquentes inspections. Une étude, concernant des perroquets d’Amazonie, a montré que quinze à trente minutes de manipulation quotidienne des bébés de plus de douze jours, élevés par leurs parents, produisait de jeunes perroquets bien apprivoisés.

Avantages de l’élevage
Ces oisillons, issus de l’élevage, seront apprivoisés et bien adaptés à un environnement domestique. Ils seront, de plus, très bien habitués à l’homme, et ne le craindront pas, puisqu’ils se prendront eux-mêmes pour des hommes (suivant le phénomène d’imprégnation). Ils donneront donc moins de coups de bec pendant le dressage. Ces oiseaux d’élevage feront généralement de meilleurs compagnons que leurs congénères sauvages. Leurs habitudes alimentaires sont fondées sur l’imprégnation : ils mangent ce que les parents leur donnent, ou ce qu’ils mangent eux-mêmes. Par conséquent, il est plus facile, dans un élevage, de leur faire goûter des aliments variés, contrairement aux oiseaux provenant du milieu naturel, qui ont été habitués à un certain type d’aliment, et qui se méfient de ce qu’ils ne connaissent pas.

En ce qui concerne la reproduction, on pourrait croire que l’imprégnation à l’homme pose quelques problèmes (désir d’accouplement avec l’homme, notamment), mais la plupart du temps, les influences physiologiques sont dominantes, et ces oiseaux peuvent avoir un comportement reproducteur tout à fait normal. Certaines performances sont parfois même meilleures chez ces oiseaux élevés à la main, car ils ne sont pas dérangés par la présence humaine.



Inconvénients de l’élevage
Moins craintifs, ils poseront cependant d’autres problèmes, certaines caractéristiques nuisibles de l’espèce s’extériorisant davantage : destruction du mobilier, hurlements, poursuites vindicatives et morsures.
L’imprégnation, dont il est question plus haut, possède certains effets pervers. Quelques oiseaux, élevés à la main, souffrent de divers vices, dont l’anxiété de séparation, la masturbation, ou encore la ponte chronique, etc. Ces oiseaux, certes plus faciles à manipuler pendant leur jeunesse, peuvent toutefois devenir très agressifs lorsqu’ils atteignent la maturité sexuelle, ainsi que pendant la saison de reproduction qui lui fait suite. Les oiseaux élevés par leur parents, quant à eux, deviennent généralement de meilleurs reproducteurs que les autres, peut être parce qu’ils ont profité, justement, de l’enseignement prodigué par les parents. Aux Etats Unis, ce phénomène est problématique car de nombreux perroquets de compagnie, devenant indésirables, sont placés dans des centres de reproduction où leurs performances en tant que reproducteurs ne sont malheureusement pas meilleures que leurs performances en tant qu’animaux de compagnie.


Les gens qui acquièrent des perroquets comme des perruches n’ont pas conscience du besoin d’espace des espèces et les spécificités environnementales et alimentaires ainsi que la perpétuelle nécessité d’enrichissement du milieu. Le choix de l’espèce est essentiel et souvent trop négligé. Car en fonction de l’avenir que l’on souhaite offrir à nos oiseaux, en volière externe ou en oiseau de compagnie d’intérieur, certains critères seront indispensables : la capacité de vocalisation et la portée des cris pour le voisinage par exemple. Certaines espèces ne seront pas faites pour la vie en intérieur, ayant trop de besoins d’espace et d’éléments naturels, avec moins de capacité d’adaptation. Il faut également réfléchir au budget disponible, car la détention de psittacidés est très couteuse, ainsi que certaines espèces seront extrêmement exigeantes et onéreuses. Ensuite, il faut penser à votre disponibilité car ils nécessitent de beaucoup de soins et d’attention, car trop de vos perroquets souffrent de l’ennui et de problèmes de comportement, dû à la négligence. Il faut aussi penser à l’espérance de vie du perroquet. Certains vivront 60 à 80 ans et se verrons changer plusieurs fois de propriétaires, autant de deuils et de difficultés d’adaptations à subir. Il faudra donc songer à organiser une relève après vous. Enfin, pensez aux cohabitations et au peu d’espace dont vous disposez, privilégiez peu d’espèces et peu d(‘individu pour maximiser leur bien être, et non l’inverse. Toutes les espèces ne sont pas compatibles pour cohabiter ensemble, et trop de blessures et mises à mort surviennent à cause de l’ignorance de leur propriétaire.



II. le comportement naturel du perroquet à l’état sauvage


La vidéo « l’Australie, le pays des perroquets » vous illustrera cela à merveille, ainsi que l’extrait de la thèse sur les comportements naturels Ce lien vous démontrera leurs conditions de vie ainsi que leurs besoins :
Arrowwww.perruches.org/t578-perruches-et-perroquets-d-australie-a-l-etat-naturel?highlight=australie

Le sevrage ne correspond pas systématiquement pour les jeunes au départ du nid. Chez plusieurs espèces de perroquets, en effet, et notamment celles de grande taille, les petits peuvent rester jusqu’à deux ans avec leurs parents. Cette longue période de vie en famille, destinée à socialiser les jeunes, est mise à profit pour l’apprentissage de la vie en société, et de tout ce qu’ils ont besoin de savoir des soins à apporter a leurs futures nichées, ainsi que des règles de survie. Cependant, chez les espèces très prolifiques, comme les Perruches ondulées, les petits sont rapidement chassés du nid après le sevrage. Les mâles adultes peuvent même être particulièrement agressifs envers les jeunes mâles.



III. Les troubles du comportement liés à la captivité


A suivre...

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