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Marine-perruche

Les cinq sens chez les perruches et perroquets

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Les cinq sens chez les perruches et perroquets

Extrait du texte de « Claire Grosset » dans « Oiseaux exotiques », juin 2001, rubrique vétérinaire


La vision

Les oiseaux ont une acuité visuelle supérieure à celle des primates grâce à une dentelle supérieure des photorécepteurs sur la rétine (comme une « haute définition »). Par exemple, un faucon crécerelle est capable de voir un insecte de 2 mm à 18 mètres de distance. L’acuité visuelle dépend de l’âge de l’oiseau, de la longueur d’onde de la lumière et de son intensité. De plus, certains oiseaux de proie ont deux fovea sur chaque œil (zone de concentration maximale des cônes, située au centre de la macula, zone de la rétine d’acuité visuelle maximale), c’est-à-dire qu’ils peuvent voir 3 objets nets simultanément dont l’un est visualisé en trois dimensions. Pour certains cela permet de chasser en vol avec une vision panoramique et en relief.



Les oiseaux possèdent trois paupières. La paupière inférieure est en général plus mobile que la paupière supérieure. La troisième paupière se situe dans le coin interne à l’œil et se déplace vers le coin latéral. L’œil des oiseaux n’est pas innervé de la même façon que celui des mammifères. C’est le même nerf qui est responsable de la sensibilité de la face et de la mobilité des paupières. La paupière supérieure est innervée par un autre nerf. La pupille est innervée par des nerfs autonomes. Ce qui signifie que l’oiseau peut volontairement réguler le diamètre de sa pupille, au contraire des mammifères. Lorsqu’il y a beaucoup de lumière, notre pupille devient automatiquement plus petite. Les oiseaux peuvent réguler à volonté le diamètre de leur pupille jusqu’à pouvoir faire une asymétrie entre les pupilles des yeux. La couleur de l’iris évolue avec l’âge dans beaucoup d’espèce. Chez les nouveaux nés la lumière est perçue avant l’ouverture des paupières. C’est pourquoi il est conseillé de conserver les juvéniles dans une demi-obscurité et non dans un incubateur éclairé par la lampe UV. Chez les psittacidés, dans les conditions naturelles, les parents choisissent un tronc d’arbre creux pour faire leur nid. Il a été démontré que les juvéniles élevés loin de la lumière ont une croissance plus rapide.

L’accommodation de loin (vision de près et de loin) s’effectue grâce au cristallin, mais aussi à la cornée. Le fond d’œil des oiseaux est particulièrement surprenant. En regardant la rétine, on observe une structure noire implantée au fond de l’œil et s’avançant vers le cristallin. Il s’agit du pecten, dont le rôle n’est pas élucidé à ce jour. La partie la plus externe de l’œil des oiseaux est ossifiée, ils peuvent donc se fracturer l’œil, c’est pourquoi on effectue parfois une radiographie en cas de traumatisme crânien. Les oiseaux peuvent voir les couleurs grâce à des cônes. Ces capteurs rétiniens sont plus ou moins abondants selon les espèces. Certains oiseaux diurnes possèdent des gouttelettes lipidiques colorées dans leurs cônes qui améliorent le contraste entre les couleurs. La couleur de ces gouttelettes peut être modifiée par l’alimentation, et les carences engendrent donc une moins bonne vision. Les psittacidés sont capables d’observer toutes les couleurs, mêmes les couleurs UV, et ils montrent des préférences pour certains couleurs.



La vision est tétrachromique chez la plupart des oiseaux alors qu’elle est trichromique chez les primates (distinction du rouge, vert et bleu). Les oiseaux diurnes sont capables de voir les UV, ce qui modifie pour eux l’aspect du plumage, des fruits, etc. La plupart des oiseaux disposent de 5 types différents de cônes : 4 cônes simples et un double-cône intervenant dans la détection des mouvements. Au contraire, les strigiformes (chouettes, hiboux), comme les primates, sont trichromates et leur discrimination entre le rouge et le vert est peu prononcée.

On peut penser que la vision est un critère mineur de la sélection naturelle chez les oiseaux nocturnes. Certains oiseaux peuvent voir la nuit grâce à un grand nombre de bâtonnets. Ces capteurs rétiniens permettent de voir lorsque la luminosité est faible, mais seulement en nuances de gris. Les bâtonnets sont 100 fois plus sensibles à la lumière que les cônes. C’est pourquoi en faible luminosité, on voit en noir et blanc. Parmi les psittacidés, ceux qui possèdent la plus grande proportion de bâtonnets par rapport aux cônes sont plus actifs au crépuscule, mais perdent la vision des couleurs plus rapidement lorsque l’intensité de la lumière décroit. Par exemple, la perruche de Bourke a un ratio cônes/bâtonnets supérieur à celui de la perruche ondulée. Cela lui permet de voir au crépuscule mais lorsque le soir tombe, elle commence plus rapidement à voir en noir et blanc. Toutefois il semble que le ratio cônes/bâtonnets ne soit pas le seul critère pour évaluer la vision nocturne. En effet des chercheurs ont démontrés que les oiseaux qui commencent à chanter le plus tôt le matin n’ont pas le plus grand nombre de cônes, mais plutôt le plus grand nombre de connexions nerveuses permettant d’amplifier le message capté par les photorécepteurs de la rétine.




Les oiseaux chanteurs migrateurs, comme la Fauvette des jardins ou le rouge-gorge, possèdent une aire cérébrale permettant de s’orienter en fonction du champ magnétique terrestre grâce à des informations visuelles. De plus, la sensibilité de leurs bâtonnets varie en fonction du champ magnétique terrestre. La vision et la détection du champ magnétique sont donc étroitement liées.



L'audition

Lorsque l’obscurité est complète, les oiseaux nocturnes répètent leurs proies grâce à l’audition. Les disques faciaux des chouettes participent à la direction du son vers les oreilles. Leurs plumes amplifient le son comme lorsqu’on forme une coupole avec les mains sur nos oreilles. Leurs système auditif est très développé : chez l’effraie des clochers, certains neurones répondent uniquement à des sons venant d’une région précise de l’espace autour de l’oiseau. Cette carte mentale est couplée à la vision et permet de localiser précisément une proie dans l’espace. De plus, les oreilles des chouettes sont légèrement asymétriques. L’une est plus haute que l’autre, ce qui permet un repérage précis des proies en analysant la différence de réception du son par les deux oreilles. Enfin, certains oiseaux entendent les infrasons.


Le toucher


Au niveau de leur derme, les oiseaux possèdent des récepteurs aux vibrations, sensibles aux courants d’airs, en relation avec le vol. Certains oiseaux utilisent aussi le toucher dans la recherche de nourriture, particulièrement la nuit chez les espèces possédant peu de cônes. Le toucher est un sens primordial pour les oiseaux nouveau-nés. En effet, ils naissent sourds et aveugles, et le toucher est le sens qui leur permet de s’orienter pendant les repas. Il est important de simuler le toucher des oiseaux élevés à la main en les gardant dans un espace étroit, contenant une serviette, si possible repliée sur leur tête, afin de jouer le rôle des parents, qui passent du temps dans le nid à couver leurs petits. Il est conseillé d’habituer les juvéniles au toucher d’une serviette. Cette étape de désensibilisation améliorera par la suite les éventuelles visites chez le vétérinaire. En effet, beaucoup de vétérinaires utilisent une serviette pour tenir les oiseaux, ce qui peut les effrayer. Certains psittacidés sont capables de jouer à cache-cache sous une serviette, avec une bonne socialisation. Lorsque la serviette est posée sur l’oiseau, il ne doit plus bouger pour être félicité et récompensé. Ce jeu est très utile en cas d’urgence car il permet de prendre une radiographie sans anesthésie générale : l’oiseau reste immobile volontairement.





Le gout


Même si les perroquets ont beaucoup moins de récepteurs gustatifs comparé à l’homme ( 350 chez le perroquet contre 9000 chez l’homme), ils sont capables de détecter certains composés utiles à la survie. Ainsi les oiseaux qui se nourrissent de nectar détectent le gout sucré. Chez les calopsittes élégantes, le sel est rejeté à forte dose, tandis que les carduelidés (chardonnerets, tarins, verdiers) et les oiseaux possédant une lande à sel ont tendance à rechercher le gout salé. Certains oiseaux marins sont capables de suivre les vers dont ils se nourrissent, grâce au gout du sable. Enfin, certains composés potentiellement toxiques des plantes (la quinine, la gramine et les tannins) sont détectés par les oiseaux mais pas par les primates.


L’odorat


L’odorat des oiseaux est peu développé, hormis chez certaines espèces de charognards comme les urubus ou les vautours. De même, l’albatros à pieds noirs est capable de repérer une odeur appétissante à 30 km.

Les oiseaux ont donc des sens orientés selon des critères qui leur sont utiles dans le milieu naturel. Selon le mode de vie diurne ou nocturne de l’espèce, la vision des oiseaux est très variable. Enfin le toucher est un sens indispensable au développement équilibré des oiseaux et doit être pris en compte lors de l’élevage à la main.


Sources :
- Extrait du texte de « Claire Grosset » dans « Oiseaux exotiques », juin 2001, rubrique vétérinaire
- UQROP : union québécoise pour la réhabilitation des oiseaux de proie

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Les capacités olfactives de nos perruches et perroquets : le sens de l'odorat




Nous avons souvent pensé que l'odorat des oiseaux était peu développé, voir inexistant. Les recherches ont apporter des nuances en démontrant des qualités olfactives développées chez certaines espèces, avec de grandes variations entre différentes espèces. Certaines catégories d'oiseaux sont concernées, principalement de part leur mode de vie. Ce sera  principalement les oiseaux de mer (Procellariiformes) et les oiseaux nocturnes qui seront concernées par des capacités olfactives hautement développées.    : les canards, les flamants, les mouettes, les vautours, les kiwi, le kakapo, les pétrels, les albatros, les fulmars, les prions, les puffins, etc.


Selon les espèces, les oiseaux ont donc la capacité de reconnaître les odeurs et s'en servir pour reconnaître certains prédateurs, sélectionner un partenaire ou encore,  trouver certains aliments (proies pour les prédateurs, ou nourriture végétale).


Plusieurs expérimentations étaient tournées sur les gènes spécifiques à l'odorat : les récepteurs olfactifs. Leur nombre est un indicateur du nombre d'odeurs différentes qu'une espèce peut discriminer. De grandes différences dans le nombre de ces gènes ont été observés selon les espèces d'oiseau (l'échantillon recouvrait plusieurs familles différentes). Par exemple, le Kiwi  brun, compte environ 600 gènes de récepteurs fonctionnels. Le Kakapo a 667 gènes fonctionnels. Ce sont deux espèces nocturnes.

Nos perruches, perroquets et passereaux ont un développement olfactif bien moins conséquent, mais pas inexistant. La perruche ondulée possède 130 gènes, le canaris 110, et le Rosalbin en posséderait 107.

Chez l'homme, c'est 906 gènes, dont seuls 40% des gènes des récepteurs olfactifs sont fonctionnels, les autres ayant accumulé des mutations ne sont plus utilisables (soit moins de 400 finalement). Chez le chien c'est 1122 gènes, et chez le rat c'est 1509 gènes, à titre de comparaison.

Des équipes de chercheurs ont également mené une comparaison entre certains animaux préhistoriques et animaux actuels. L'ancêtre des oiseaux actuels a développé des capacités olfactives beaucoup plus avancées La combinaison d'un odorat fin, d'une bonne vue et d'une bonne coordination chez les premiers oiseaux actuels leur aurait été avantageuse pour s'orienter pendant le vol ainsi que pour aller à la recherche de nourriture, de partenaires ou d'environnements propices.


Conclusion

Les espèces concernées par les plus grandes acuités olfactives sont les oiseaux nocturnes, les prédateurs (rapaces) et les oiseaux de mer. Quant aux espèces les moins pourvues de gènes de récepteurs olfactifs, ce serait les psittaciformes (perruches, perroquets, cacatoes), les passeriformes et autres espèces proies. Cependant, il ne s'agit sûrement pas d'une simple coïncidence que ces oiseaux précisément soient aussi dotés de capacités cognitives les plus développées chez les oiseaux. Ce qui suggère que l'évolution de l'intelligence chez les oiseaux aurait pu réduire le besoin de posséder un nez fin.


Nota-benne : sachez que, contrairement aux rongeurs, vous n'avez pas de risque d'abandon des petits d'une couvée quand vous les manipulez, à cause de l'odeur. S'il y a abandon, ce n'est pas à cause de l'odeur humaine, ce sera à cause du dérangement causé dans le nid auprès de parents qui ne sont pas assez familiarisés aux humains pour accepter cela.



Sources :
http://www.planete-perroquet.com/forum/documentation/14932-lodorat-chez-les-oiseaux
http://systemanaturae.wifeo.com/odorat-oiseaux.php
http://recherchespolaires.inist.fr/?Des-oiseaux-a-l-odorat-bien
http://ci.nii.ac.jp/vol_issue/nels/AA10545874/ISS0000176416_en.html
http://ci.nii.ac.jp/organ/journal/INT1000001548_en.html
http://news.sciencemag.org/sciencenow/2008/07/16-02.htm
http://academic.scranton.edu/faculty/GOMEZG2/avianorn.htm
http://www.eurekalert.org/pub_releases_ml/2011-04/aaft-t041111.php
http://nationalzoo.si.edu/ConservationAndScience/MigratoryBirds/Science_Article
http://news.nationalgeographic.com/news/2003/05/0527_030527_birdscent.html

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