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Marine-perruche

EAM - Contre-arguments des justifications les plus courantes pour la pratique de l'EAM

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Contre-arguments des justifications les plus courantes pour la pratique de l'EAM


« Certains dénigrent les éleveurs qui nourrissent les oisillons à la main (EAM), prétextant que c'est contre-nature»

Avant toute chose, c'est la technique qui est dénigrée.

Cette technique imprègne l'oiseau à l'espèce humaine et le prive de toute éducation et culture de sa propre espèce, ce qui est par définition contre-nature. En outre, elle est maltraitante pour le bien être tant physique que psychologique de l'oiseau.  De surcroît, nous ne comprenons pas comment un humain peut se dire passionné alors qu'il arrache de petits oisillons fragiles et sensibles à des parents naturels, biologiques, sains, opérationnels, prêts à accomplir leur tâche, à nourrir et protéger leur couvée. C'est un choc de séparation terrible.

Alors qu'il y a des méthodes alternatives (EPP et familiarisation, MAN), les éleveurs pro-EAM se voilent la face et se cachent derrière  des arguments prétextes. Mais l'EAM ne sera jamais autre chose qu'une aberration qui répond aux besoins égoïstes et avares des êtres humains qui le pratique systématiquement (je ne parle pas des sauvetages ou programmes de sauvegarde).


« Donc, lorsqu'on parle de « contre-nature » concernant une perruche ondulée, il faut savoir que la perruche ondulée telle qu'on la connaît, celle qu'on achète dans une animalerie ou chez un éleveur est « contre-nature »; elle n'a jamais connu son pays et la nature sauvage. Elle est venue au monde en élevage. C'est ça, son « état naturel ». Elle ne pourrait, en aucune circonstance, vivre à l'extérieur, dans la nature. »


« En créant des mutations, l'être humain s'est condamné à élever ses oiseaux, à en prendre soin et à les protéger. C'est ce que les « bons » éleveurs font. »

« Bref, une perruche est un animal de compagnie, au même titre qu'un chien. Et je vous rappelle que remettre un chien dans son « état naturel », c'est-à-dire l'abandonner dans la nature, est considéré de nos jours comme un acte lâche et criminel. Donc, tout comme le chien, pourquoi ne pas jouer avec notre petite amie la perruche? »



Certes il y a des mutations, qui n'ont rien de naturelles. Certes, la perruche ondulée vivant en captivité de nos jours est, à proprement parlé, contre-nature puisqu'elle a été dénaturée. Elle n'a jamais connu la majestueuse nature d'Australie,  nous sommes bien d'accord. Elle ne serait pas, non plus, capable de survivre si elle était relâchée dans la nature, notre « nature » (urbanisme, prédateurs inconnus, froid, pénurie d'accès alimentaires, pas de présence d'un groupe pour pouvoir survivre, etc.).

Cependant, cet argument n'est pas fondé, car c'est oublier une valeur fondamentale de la nature des psittaciformes (perruches et perroquets) et qui est la conséquence de ses besoins et comportements : L'INSTINCT.

Comment pouvons nous l'oublier? L'omettre volontairement pour justifier que, puisque la perruche ondulée, comme tout autre perroquet d'ailleurs, a été dénaturée, nous pouvons continuer en ce sens, et que cela justifie la pratique de l'EAM. Cela justifie la maltraitance.

Il n'en est rien ! L'un ne cautionne pas l'autre. Nos perruches sont dénaturées, mais c'est sans compter sur leurs comportements innés et acquis, leur instinct qui les conduit à se rappeler qui elles sont et d'où elles viennent.

Et pour preuve : si elles étaient aussi dénaturées que certains l'insinuent, si elles étaient si « animal de compagnie » qu'on aurait la naïveté de croire, les éleveurs n'auraient pas à les élever à la main, à continuer indéfiniment cette pratique, ils n'auraient pas à les imprégner.

Un animal réellement dit « de compagnie » n'a pas besoin d'être arraché à ses parents naturels pour qu'il soit docile, affectueux, propre de l'homme et avec l'homme. Les chiens ne sont pas élevés à la main, les chats ne le sont pas, les rats ne le sont pas, parce que ce sont des animaux de compagnie facilement apprivoisable et dociles.

Pour l'oiseau, il n'en n'est rien. Il répond à ses instincts longuement acquis, face à la présence de l'homme. En tant qu'animal proie, il fuit quand on l'approche trop brutalement, il s'immobilise et observe avec angoisse quand on s'approche et qu'on l'épie.  Il n'accepte pas les caresses et cajoleries de prime abord, qu'il ne peut comprendre sans expérience préalable et familiarisation. Il ne peut comprendre la punition qui ne fait pas partie de son patrimoine génétique en tant qu'animal proie, car jamais ses parents ne puniront, puisque tout s'opère par renforcement positif. Il ne viendra jamais vous sauter au cou et vous câliner quand vous rentrerez du travail, comme le chien le ferait, car son caractère instinctif grégaire lui fera préférer la compagnie des siens, les oiseaux, à la vôtre.

Non, ça ne se fait pas tout seul, pour lui faire adopter un tel comportement vous êtes obligé (parce que familiariser, apprivoiser, éduquer c'est long et coûteux en temps, argent et affection) de l'élever à la main, l'imprégner, le rendre dépendant, l'arracher à sa famille naturelle, à sa fratrie et, par la même occasion, vous l'arrachez à une socialisation naturelle et à son environnement sécuritaire et approprié à ses besoins.

Après l'EAM et cette imprégnation maltraitante, pour toutes les raisons citées ci-dessus, les éleveurs peuvent dire que l'oiseau est un animal de compagnie, car il a les mêmes comportements que les chiens et les chats. Mais c'est bien omettre l'instinct, les besoins, le respect, la socialisation et l’épanouissement de l'oiseau. C'est faire une complète censure des conséquences désastreuses sur l'oiseau, à plus ou moins long terme.


« Nous sommes jugés d'éleveurs sans cœur, maltraitants, souhaitant faire des profits ou encore étant égoïstes, alors que nous sommes passionnés et rendant heureux nos oiseaux avec leurs humais »


Il n'a jamais été question de juger l'éleveur mais la technique.  Et puisque l'élevage à la main s'avère sans aucun bénéfice propre à l'oiseau mais présente de nombreuses conséquences néfastes, nous nous tournons vers les causes qui auraient pu faire qu'un être humain ait à nourrir lui-même un oiseau alors qu'il a des parents pour cela (malgré la fausse excuse de soulager la parentalité) :

  • L'égoïsme : aimer la pratique de l'EAM par dessus toute chose et par dessus le respect du bien-être animal. La personne est indifférente aux conséquences.
  • L'argent : les oiseaux vendu EAM sont trois à cinq fois vendus plus chers, cela est très rentable et très demandé par le public raffolant des oiseaux câlins (pour qu'ils le soient le plus facilement il faut qu'ils soient imprégnés).
  • L'ignorance : manque de connaissances sur la méthode et ses conséquences, personne pouvant être de bonne foi et ne plus pratiquer/accepter l'EAM en étant sensibilisée et informée.

Il est question d'éthique et de bon sens.

Quant les parents sont sains et présents pour la protection, le nourrissage et l'éducation de leurs oiseaux, pourquoi leur retirer leur couvée, autrement que pour l’égoïsme (plaisir de nourrir soi-même) ou l'avarice (les bénéfices) ?

Pourquoi continuer cette pratique maltraitante alors que les conséquences dramatiques ont été répertoriées et prouvées ?

En fait, nous soulevons simplement la question de l'éthique, du respect d'autrui, dans sa façon d'être dans le plus grand respect de ses besoins. Nous souhaitons favoriser une méthode d'élevage qui respecte le caractère sauvage et instinctif de l'oiseau, en même temps que ses besoins, ses émotions et sa sensibilité. C'est une question de respect d'autrui, pas seulement de sa vie, mais de sa qualité de vie, de son droit naturel à l'épanouissement et le bien-être et pas seulement à sa survie.



« Certains jugent que l'EAM réduit l'espérance de vie et engendre des conséquences néfastes pour les oiseaux, mais je n'en crois rien, je n'ai jamais rien observé de tel.»

L'espérance de vie est influencée par les conditions d'élevage, de détention, l'environnement, mais également l'alimentation, l'accès aux activités physiques et aux jeux, ou encore, la génétique, le sérieux des reproductions non consanguines. Ce sur quoi la technique de l'EAM joue, par rapport à l'espérance de vie, c'est par rapport aux carences éducatives, car l'imprégnation ne permet pas à l'oiseau d'acquérir de la part de son parent naturel la socialisation primaire, l'éducation (à ne pas mordre par exemple), mais également, à la technique elle-même qui imprègne l'oiseau et peut le rendre hyper-dépendant et hyper-anxieux.

Un bref résumé des conséquences directes néfastes à plus ou moins long terme :

  • Le choc précoce de la séparation de la mère et de la fratrie : les liens affectifs et les apprentissages de la mère sont inhibés, l'oisillon ne peut donc pas s'identifier aux parents. L'équilibre de l'oisillon est brisé. C'est également lié au sevrage trop tôt ou rapide.
  • L'imprégnation à l'humain : Cela entraine une imprégnation hétérospécifique à l’humain et donc une dissociation primaire.  Le perroquet dyssocialisé n’a pas acquis lors de son développement les mécanismes primaires d’inhibition sociale, il ne sait donc pas comment se comporter avec ses congénères, ne sait pas comment résoudre un conflit.  A la naissance, l’oisillon n'a pas une compréhension innée des codes sociaux de son espèce. Il doit apprendre à se comporter en tant que perroquet, avec des usages précis en matière de communication et de comportement propres aux perroquets. Nourri de la main de l'homme, l'oisillon n'acquiert pas les codes sociaux liés à son espèce.
  • Le syndrome d'isolement : car les manipulations et interactions se font seulement lors des becquées.
  • Le syndrome de privation sensorielle : comportement exploratoire inexistant dans les premiers mois à cause des conditions de vie de l'EAM, par conséquent, développement d’une détresse et d'une résignation acquise (apprise). L’impuissance (la résignation) apprise c’est quand un individu apprend par l’expérience qu’il est incapable d’agir sur son environnement pour le transformer en sa faveur, il devient incapable, physiologiquement, d’apprendre. Il développe également des phobies ontogéniques (misonéisme : déteste la nouveauté dans l’environnement et néophobie : peur de la nouveauté dans l’environnement).
  • Le seuil d'émotivité est faible ou à zéro : le perroquet n'a peu ou pas de curiosité, et peu ou pas de comportement exploratoire, de recherche. Il ne sait pas développer ses capacités intellectuelles de manière appropriée.
  • Les soins néonataux inadéquats : pots d'incubation individuels alors qu'ils ont besoin de contact, d'être collés, manque d'apprentissage et de contact.
  • La socialisation déficiente ou la désocialisation entraine des comportements sexuels aberrants et maladroits : le perroquet ne s'attache qu'à une seule personne, prise pour son partenaire. Cela pourra entrainer de l'agression et des confusions entre le jeu et l'agression. Ses comportements et réactions seront inappropriés.
  • L'intolérance aux frustrations : Anxiété, angoisse et stress. Le syndrome d'hypersensibilité se développe. Les oisillons répondent de façon disproportionnée à des stimuli extrêmement faibles.
  • Les troubles retardés (puberté) : hyper-dépendance, anxiété de séparation, comportements d’agression envers l’humain, hyper-vocalisation, phobies, territorialité, dépression, stéréotypies (manie, troubles compulsifs, automutilation).
  • Le manque de prévisibilité et le dysfonctionnement de la communication : les distances de zone de fuite et de zone critique sont faussées, le perroquet a l'impression de ne plus pouvoir anticiper, il devient peureux, timide, et perd le contrôle de ses actions.
  • Les problèmes graves liés au nourrissage : le blocage du jabot, les brulures du jabot, les infections bactériennes, les erreurs avec injection de la pâtée dans la trachée et non dans le jabot et étouffement de l'oisillon, le sevrage trop tôt, etc...

En somme, une bonne dose d'angoisse et de mal-être.

Et il a été scientifiquement prouvé que vivre dans l'angoisse, le stress, le sentiment d'abandon génèrent un état de santé psychologique qui se répercute sur la santé physique. Cela donne des oiseaux apathiques, dépressifs, sans interactions sociales ou ludiques, dans un environnement qui leur est anxiogène de par son caractère inapproprié des besoins naturels et innés de l'oiseau.

Encore pire, beaucoup d'entre eux développent des troubles du comportement comme des stéréotypies, comportements névrotiques :

  • Picage, allo-picage
  • Mutilation, automutilation
  • Hyper-vocalisation (cris)
  • Troubles des comportements sexuels
  • Hyper-dépendance
  • Hyper-anxiété
  • Agressivité, territorialité, morsures ...

Liste non exhaustive. C'est ce en quoi, à long terme, l'oiseau à une qualité de vie médiocre et son espérance de vie et sa qualité de vie peuvent en pâtir.

Enfin, pour pouvoir constater de tels troubles chez nos oiseaux, il faut accepter d'ouvrir les yeux et surtout avoir un esprit sensibilisé à la problématique et un comportement observateur sur l'évolution et la cause des comportements de nos oiseaux. Sans observation et sans connaissance du sujet il est évident qu'il est difficile de comprendre une situation comportementale et ses causes et conséquences.


« J'ai tenté de laisser les oisillons avec leurs parents, sans mon intervention, c'est-à-dire sans les manipuler ou les nourrir à la main, et ils sont révélés néfastes. Soit les bébés étaient méchants envers l'être humain, soit un des deux parents tuait leur progéniture. Jamais, cependant, un oisillon n'est sorti de cette expérience en ayant une relation harmonieuse avec l'être humain. »

« J'ai tenté l'expérience de la MAN, les parents n'aimaient pas ça, et assassinaient littéralement leurs bébés. Il semblerait que l'instinct de survie fasse en sorte qu'ils cherchent à alléger leur "fardeau" devant le danger représenté par un "prédateur". »


On ne peut retirer des conséquences générales et valables d'une technique d'élevage sur un simple exemple ou quelques expériences malencontreuses. Cela n'a aucune valeur éthologique.

En outre, les parents qui ont un environnement adapté et non anxiogène comme devaient l'avoir les couples en reproduction c'est-à-dire,  une alimentation enrichie et adaptée et surtout, un enrichissement environnemental, alimentaire et des jeux, n'ont aucun problème pour l'élevage et l'éducation de leur couvée  : preuve à l'appui, de millions d'exemples dans la nature et en captivité.

On accuse trop facilement une technique comme étant mauvaise de par l'échec de la reproduction alors que c'est un tort. Il faut, avant toute chose, considérer le milieu, l'environnement, l'alimentation, les pathologies.  L'étude de l'environnement est la clé pour comprendre la cause des échecs. Pas la technique d'élevage par les parents, qui bizarrement dans la nature fonctionne parfaitement, tout comme chez les éleveurs consciencieux du bien-être animal et des conditions de détention.

Les éthologues ne raisonnent pas de la sorte :
technique MAN utilisée, oisillons tués, égal technique mauvaise...

Il raisonnent et étudient ainsi :
technique MAN utilisée, oisillons tués : quel était l'environnement, l'enrichissement, l'alimentation, la méthode d'élevage des parents même (intéressant de savoir si EPP ou EAM), également, les visites ont-elles été respectées et établies en fonction du comportement des parents, a-t-on su constater des troubles du comportement chez eux, du stress ?


« Il y a des sites et forums qui luttent contre la pratique de l'élevage à la main mais je ne comprend pas pourquoi »

La politique et les convictions de ces forums et sites ainsi que les individus qui les représentent sont : le bien-être animal, le respect de ses besoins et de sa condition naturelle. Car, par prolongement, nous ne cautionnons pas et ne souhaitons pas véhiculer des pratiques maltraitantes et en totale contradiction avec le bien-être de l'oiseau.

Il est question d'éthique et de bon sens. De respect de l'animal, de ses besoins et de la relation respectueuse animal-humain pour laquelle nous nous battons.

Tant que les éleveurs pratiquant systématiquement l'EAM ne seront pas plus qualifiés et expérimentés en étude du comportement, en éthologie, en observation des causes et conséquences, ils ne percevront jamais les dommages qu'ils engendrent sur les oiseaux EAM.  De surcroît, ils n'entendront jamais puisque leurs intérêts personnels sont en jeu.



« On m'a dit que les oiseaux élevés à la main étaient par conséquence imprégnés à l'espèce humaine, et que c'était néfaste pour lui, que c'était mal. Mais je ne vois pas en quoi, surtout que mes oiseaux EAM sont joueurs, câlins, et attachés à moi »

L'imprégnation engendre une incapacité des oiseaux EAM à créer des liens avec les oiseaux de leur espèce et d'autres espèces :

- Incapacité de s'identifier à sa propre espèce.
- Rejet des autres oiseaux qui sont associés à des intrus.
- Agressivité envers l'humain s'il ne répond pas aux codes de communication et aux comportements reproductifs.

Également, l'imprégnation entraine l'exclusivité avec une personne choisie au détriment des relations avec les autres membres de la maison.  Les conséquences possibles de cette exclusivité sont :

- Enfants mordus, humain s'approchant de l'humain choisi par l'oiseau, mordu ou agressé.

- Autre personne que la personne choisie agressée ou rejetée.

- Attachement excessif et territorial à une personne (l'humain choisi comme partenaire de vie d'après l'oiseau).

De plus, une fois la période de prépuberté passée, la réhabilitation de l'oiseau EAM à des comportements plus sains devient difficile, d'autant plus qu'il a été conforté dans ses comportements. On ne peut que difficilement réinsérer un oiseau EAM parmi d'autres oiseaux de son espèce. Il restera toujours en retrait, incapable de répondre aux approches et signes de conciliation de ses congénères, il les interprétera comme de l'agression.

En outre, cela fait des oiseaux montrant un retard dans les apprentissages, une incapacité à s'intéresser à des jeux, des activités autres que celles qui sont inspirées par les câlins, la proximité à son humain.

Enfin, on ne peut pas négliger la réelle angoisse de l'oiseau EAM qui est séparé de son éleveur nourricier, puis adopté par un nouvel humain qui le délaisse pour des occupations ou d'autres humains ou animaux. L'absence visuelle de l'humain est une réelle souffrance pour l'oiseau EAM. On l'élève à la main pour qu'il dépende de l'humain et c'est ce qu'il fera, toute sa vie, attendre le bon vouloir de son humain.



« Un oiseau de cages ou de volière, donc enfermé, qui plus est, a la crainte de l’Homme, est-il plus ou moins stressé, et donc plus ou moins fragile, qu’un oiseau EAM en liberté sur son perchoir qui ne demande qu’à être « Poupouiller » par son maître : l’Homme, puisqu’il n’en a aucune crainte , bien au contraire? »


Ce questionnement est faussé de par l'inexactitude et les lacunes des propos apportés.

C'est tout d'abord faire preuve d'anthropocentrisme que de croire que l'oiseau EAM identifie son propriétaire en tant que « maître ». « Maître » dénote une notion d'autorité et de domination. Cependant, les psittacidés sont majoritairement (selon les espèces) des oiseaux grégaires et tous, des animaux « proie », par conséquent, ils n'ont aucune notion de soumission et de domination (de soumis et de dominé) dans leur patrimoine génétique, mais bien de « prédateur » et de « proie ».  C'est une confusion et une grave erreur de jugement à ne pas commettre en éthologie. Pour répondre à cette problématique je vous suggère la lecture cet article :
http://www.perruches.org/t1771-la-dominance-chez-l-oiseau-fiction-et-interpretation

En outre, la problématique de l'oiseau « de cage ou de volière » ne se pose pas pour nous puisque nous visons l'optimisation du bien-être et d'un environnement enrichi et respectueux des besoins innés des oiseaux concernés. Par conséquent, nous ne concevons pas la captivité de nos oiseaux à travers des cages et volières, mais bien à travers une maximisation de la liberté (relative). Nos n'étudions pas leur environnement avec des barreaux et à peine un mètre carré de surface de vie. Si vous aviez réellement considéré nos articles, vous auriez mieux cerné nos axes d'amélioration du quotidien des oiseaux de compagnie.

De plus, la condition de familiarisation, d'apprivoisement et de confiance de l'oiseau n'est pas dépendante de sa méthode d'élevage et donc, n'est pas dépendante de l'élevage à la main.  Des milliers de foyers arrivent à familiariser et apprivoiser leurs perruches et perroquets, tout en ayant respecté leur élevage (et socialisation primaire et éducation) par leurs parents biologiques. Il ne faut pas obligatoirement que l'oiseau ait été imprégné à l'humain pour que l'environnement de l'oiseau ne lui soit pas anxiogène. C'est prendre le problème à l'envers et, surtout, par le biais de la facilité car, qui a exercé sait, que la familiarisation et l'apprivoisement se travaillent avec de la rigueur, de la régularité, du renforcement positif et de la patience. C'est encore plus efficace que l'imprégnation, dans le sens où l'oiseau est bien plus équilibré (socialisation primaire non défectueuse, association à sa propre espèce et échanges sociaux-culturels avec ses congénères possibles) et indépendant (pas d'hyper-dépendance, d'anxiété liée au sentiment d'abandon quand personne n'est présent).

Et puis les oiseaux EAM ne « demandent » pas à être « papouillés », ils l'exigent, car ils en ont besoin, en tant que comportements sociaux et affectifs d'un groupe social. Ils s'identifient à vous en tant qu'oiseaux imprégnés et sont dépendants de vos bons soins. Et il n'y a rien à se féliciter d'avoir rendu un oiseau dépendant et de l'avoir privé d'un élevage (par les parents) le plus optimal pour ses besoins et attentes à lui, dans le sens de son bien-être propre et non des attentes des humains.



« Le taux de mortalité d’Oisillons élevés par leurs parents en cage ou en volière et donc livrés à eux-mêmes et dépendant de la bonne volonté de leur maitre pour leurs apporter les éléments et nourritures adaptés à leur nourrissage, n’est-il pas supérieur aux taux de mortalité d’oisillons élevés par des professionnels qui mettent toutes leurs compétences et connaissance à amener à terme leurs oiseaux ? »

Encore une fois, le questionnement est erroné de par l'absence de réflexion sur les problématiques liées à la mortalité.

On ne peut retirer des conséquences générales et valables d'une technique d'élevage sur un simple exemple ou quelques expériences ; cela n'a aucune valeur éthologique.

En outre, les parents qui ont un environnement adapté et non anxiogène comme devraient l'avoir les couples en reproduction, c'est-à-dire, une alimentation enrichie et adaptée et surtout, un enrichissement environnemental et des jeux, de l'espace et encore de l'espace, n'ont aucun problème pour l'élevage et l'éducation de leur couvée : preuve à l'appui, de millions d'exemples dans la nature et en captivité.

Également, certaines espèces sont connues pour les difficultés de réussite de leur reproduction, pour la bonne raison que les conditions que nous offrons n'ont rien de comparables à celles apportées par la nature : l'espace infini, l'absence de pollution sonore et visuelle, de perturbations de par la présence humaine et intrusive, des ressources alimentaires et environnementales (nids) appropriées à leurs envies et, enfin, des partenaires de choix, ce qu'on oublie trop souvent.

Déjà évoqué ci-dessus :
Spoiler:
 

Sans compter que la méthode d'élevage à la main en elle-même comporte des désagréments considérables pour les oiseaux concernés, problématiques liées à la méthode que je ne vais pas répéter :
http://www.perruches.org/t760-les-limites-et-souffrances-du-nourrissage-a-la-main



« L’Espérance de vie des perroquets dit « sauvage » détenus en cage ou en volière n’est-elle pas plus courte que celle des perroquets élevés à la main ? »

Qu'entendez vous par « sauvage » ? Cela, a proprement parler, peut définir tout oiseau n'ayant pas été familiarisé, apprivoisé de la main de l'homme. Mais on peut l'interpréter de diverses manières. Si vous parlez des oiseaux « sauvages » dits arrachés à leur nature, capturés, traumatisés par le transport, la séparation de leur groupe social, de la lumière, de leur nature, emprisonnés, conditionnés et anxieux d'un nouvel environnement qui leur est complètement inconnu et anxiogène, je ne doute pas que leur espérance de vie est moindre, de par la liste non exhaustive des traumatismes et sévices nommés ci-dessus.

Cependant, statistiquement, ils ont bien moins de troubles de comportements que les oiseaux élevés par la main de l'homme. Si vous parlez des oiseaux « élevés par leurs parents » mais non familiarisés à la présence humaine et/ou non apprivoisés, il faut encore une fois analyser l'environnement. Bien évidemment si vous mettez un Gris du Gabon dans une cage ronde nourri aux cacahuètes, son espérance de vie en serait rudement amoindrie, tout comme sa qualité de vie en parallèle.

Si vous mettez maintenant plusieurs gris du Gabon dans une volière de 50 mètres carrés, leur fournissez un enrichissement quotidien tant alimentaire que environnemental, nous reparlerons sûrement de leur espérance de vie qui, je n'en doute pas, sera excellente.

Quant aux oiseaux EAM, encore une fois, ce n'est pas la technique (quelle qu'elle soit) qui leur apporte une longévité mais bien leur environnement : ne faites cet amalgame.




« Vous n’êtes pas sans savoir que la quasi-totalité des oiseaux vendus en animalerie, premier circuit de distribution de vente d’oiseaux, proviennent de grossistes belges, hollandais, tchèques, roumains, … avec des conditions de transport plus que limites pour les avoir vu chaque semaine lors des arrivages des livraisons. De plus les animaleries ont pour habitude de recevoir dans chaque cage des oiseaux de provenances différentes ce qui est un facteur déterminant pour la contamination d’oiseaux sains via d’autres oiseaux porteurs sains ce qui augmente le caractère stress, déjà élevé en animalerie, de ces oiseaux, et donc leur fragilités. »


C'est bien pour toutes ces raisons (et bien d'autres encore) que nous ne cautionnons pas l'achat en animaleries, bourses et grossistes. Comme je l'ai déjà précédemment expliqué, nous favorisons les adoptions de particuliers à particuliers et auprès d'associations à but non lucratif.




« Vous aurez, donc, je n’en doute pas, compris notre démarche qualité qui est avant tout tournée vers le bien être des oiseaux et la total satisfaction de nos clients d’avoir des oiseaux sains, ce qui leur évitera de les abandonnés pour x raisons que ce soit puisque totalement ravis d’avoir des animaux en parfaite santé et donc avec une plein envie de s’en occuper. »


Je ne doute pas du bien fondé de votre société. Je pense en effet que vous respectez la législation en vigueur. Cependant, ne faites pas une lecture rapide et simpliste des articles du forum et des réponses apportées. Si notre forum existe, c'est bien parce que nous considérons qu'il y a des lacunes et des manquements considérables sur les lois régissant la détention des oiseaux de compagnie ou d'élevage et leur bien-être.

Je suis persuadée que vous souhaitez réellement apporter une nouvelle structure commerciale plus respectueuse du bien-être des individus concernés, c'est-à-dire ces oiseaux qui nous passionnent. Cependant, comme vous l'aurez bien compris, pour toutes les raisons évoquées, votre démarche mercantile va à l'encontre de la considération que nous apportons aux psittacidés en captivité. Nous souhaitons des réformes et des lois plus appropriées à leurs besoins et au respect de leur vie, en tant « qu'êtres-sujet-de-vie ».

Enfin, pour qu'une structure commerciale comme la vôtre puisse se pérenniser sur le plan financier, il faut indéniablement que vous maximisiez les profits et minimisiez les frais. Cela passe inévitablement par l'optimisation de la structure (coûts de l'espace alloué, optimisation de l'exploitation de l'espace), réductions des coûts de biens consommables (alimentation, hygiène, etc.), réduction des coûts du personnel (et donc des compétences et soins), etc... Tout cela va à l'encontre des besoins des psittacidés, qui seront toujours : l'espace, l'enrichissement alimentaire, environnemental, social, intellectuel, des éléments nécessaires au bien-être des oiseaux, éléments onéreux et non rentables.


Avec l'aide de Christiane  :heart2:

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:heart2: Merci Marine pour ce tour d'horizon des impacts qu'a l'EAM sur les oiseaux que les éleveurs affirment traiter «comme leurs bébés».

Je souhaite qu'aucun bébé animal ne soit séparé de ses parents pour le bon plaisir d'un pseudo-parent-humain :heart2:



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Ah oui, ce forum manquait juste de cet article la ! Il est très complet et il me plait beaucoup Wink

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applaudir C'est un bel article, et tout est bien expliqué. Comme Christiane, je forme le vœu qu:aucun bébé animal ne soit retiré à ses parents !

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C'est complet, les arguments sont bien étayés, il n'y a rien à ajouter... Very Happyyes

La direction du forum est clairement définie ainsi. :good: C'est du bon travail !

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Invité
Citation :
Comme Christiane, je forme le vœu qu:aucun bébé animal ne soit retiré à ses parents !


:good:

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La seule chose que je trouve vraie, c'est qu'il vaut mieux, dans un contexte de captivité, avoir des oiseaux qui ne craignent pas (trop) l'homme.

Je n'aimerais pas voir mes calopsittes paniquer chaque fois que je rentre dans leur espace pour faire le ménage ou changer un jouet.

Mais je ne vois pas en quoi cela justifie l'EAM. Je ne comprends pas cette perpétuelle opposition entre d'une part des oiseaux "de compagnie" qui devraient tous être EAM et des oiseaux "de volière / d'élevage" qui devraient être EPP et rester "sauvages".

Il m'a fallu un effort tellement minime pour obtenir la confiance de mes EPP - juste être présente, les laisser venir - que je me demande ce qui m'a pris d'acheter un EAM comme premier oiseau. Il ne m'aime pas davantage, il n'a pas davantage confiance, il ne me colle pas davantage (mais OK, il veut des câlins, donc il est irrésistible aux yeux de mal de monde). En revanche, il est bien plus dépendant et certainement moins heureux que les autres. Je suis triste pour lui, chaque jour qui passe.

Merci Marine et Christiane d'expliquer encore et encore les risques de l'EAM à ceux qui ne seraient toujours pas convaincus.

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Voilà Cécile, tu le dis avec justesse, enlever à nos oiseaux de compagnie la peur de l'humain, par l'apprivoisement sans les imprégner de l'humain, en leur faisant perdre leur qualité d'oiseaux.

C'est le grand leurre que les éleveurs entretiennent en nous convainquant qu'un oiseau apprivoisé est un oiseau qui a été nourri par l'humain, rien de plus faux et tu nous l'illustre bellement par tes oiseaux qui se laissent approcher mais qui ne sont pas dépendants et qui ont eu le bon départ dans la vie en étant élevés par leurs parents.

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Chez moi, c'est comme chez Cécile. Je n'ai eu que peu d'efforts à faire pour apprivoiser tout le monde! Nul besoin d'être EAM Pour ne pas craindre l'homme. Il y a même une nouveauté aujourd'hui: Gaia s'est approchée très près de moi et j'ai perçu qu'elle mourrait d'envie de venir sur ma tête ou sur mon épaule. Elle a manifesté une telle envie de contact que j'ai finalement prposé mon visage en approchant très près et elle l'a touché avec son bec. Cela a semblé lui suffire, et je n'en demande pas davantage! C'est tellement magique ce petit oiseau qui mène sa vie et qui m'offre sa confiance, sans qu'il existe la moindre nécessité de la contraindre pour cela!

Les psittacidés sont très intelligents, ils savent précisément ce qu'ils veulent, il suffit de les laisser faire. Dans des conditions correctes d'espace (pouvoir fuir), avec un humain pas trop interventionniste, qui respecte ses oiseaux, il n'y a aucune raison qu'ils aient peur, aucune et surtout pas celle EPP!!!!

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