Les perruches sont grégaires, elles vivent en groupe et à travers le groupe. Les membres qui le composent doivent se conformer pour la cohésion du groupe (la cohérence, l’entente). En captivité, le groupe se compose de quelques perruches à quelques dizaines d’individus. On a affaire alors à un groupe social, dont les individus partagent des instincts communs, chacun possédant les mêmes dans son bagage génétique, et une part de socialisation, qui est propre à chacun.

Tout va bien dans votre élevage, que vous soyez un particulier ou un éleveur, jusqu'au jour où certaines de vos perruches sont violentes, d'autres attaquent et d'autres encore sont blessées, parfois jusqu'à la mort, sans qu’on ne sache trop bien comment et pourquoi, de violentes disputes et agressions naissent, des oiseaux se blessent, voire en tuent d’autres.

Pourquoi? Quel est le problème? Qu’est-ce qui peut créer une telle situation de violence qui n’est pourtant pas propre à la nature des perruches? Comment y remédier ?

Quand de bonnes conditions de détention sont présentes et qu'il y a de l'espace, la cohabitation de votre groupe de perruches sera bonne, voire excellente. Nous verrons plus loin les exceptions et les facteurs déclencheurs d’agressions.

Pour savoir si les besoins essentiels de vos perruches sont comblés et pour connaitre la source potentielle environnementale du comportement agressif de vos perruches, nous vous recommandons la lecture de quelques articles dont vous trouverez la liste en bas de page.




Valable pour les petits groupes, de 1 à 20 perruches :
Les perruches ne sont pas des mammifères, elles ne font pas partie des animaux « prédateurs », ce sont des animaux « proie ».

La cohabitation en nombre pair ou impair des perruches ne pose aucun souci du moment que deux éléments clés sont réunis : alimentation enrichie et environnement adéquats. Après, bien sûr, le mieux pour les perruches étant que chacune ait son partenaire ou forme un duo et que chacune puisse bénéficier d'affection et d'attention.

La dominance chez les perruches, n'existe pas : des comportements agressifs, vus comme dominants, sont le plus souvent liés à l'environnement.
On peut également avoir affaire à des oiseaux sur qui on a pratiqué le nourrissage à la main (EAM) facilitant les troubles du comportement : ces oiseaux n’ayant pas bénéficié de l’apprentissage parental, étant imprégnés de l’humain et ne sachant que très peu se comporter en présence de leurs congénères.


Comprendre la différence entre les petits et les grands groupes de perruches
En fait, entre les petits groupes (1 à 20 perruches), qui sont faciles à contrôler et les grands groupes (21 à 80), qui le sont moins, les sources de problèmes sont de toutes sortes, faciles ou complexes à identifier, tout comme les solutions qui seront simples et faciles à appliquer ou encore, complexes et exigeantes à mettre en place.

Parfois, malheureusement, c'est tout simplement que l'on a affaire à une perruche au « caractère difficile » qui s’avère être une peste avec ses congénères quoi qu'il arrive, et quels que soient vos efforts pour remédier à la situation et lui offrir un environnement apaisant. Des conditions de détention particulières devront donc lui être données : beaucoup plus d'espace que nécessaire, peu de congénères dans son entourage, beaucoup de jouets à détruire, des points de chute pour se retirer.

La clé, de la paix et des relations harmonieuses, réside dans l'espace de vie et la stimulation fournie à vos perruches.

Dans la nature, les grands groupes de perruches (100 à 200) vivent sur plusieurs hectares en colonie et les groupes plus restreints (20 à 80), vivent sur un bon hectare de verdure, de boisés et de champs donc, même si 10m² sont d'excellentes conditions de détention pour plusieurs dizaines de perrruches, sachant que très peu d'éleveurs ou de particuliers leur offrent cela, visiblement cela ne semble pas suffisant pour elles.

Ce sont presque des conditions de vie d'excellence qu'il faudrait leur fournir, afin qu'elles ne soient jamais agressives. Il est donc nécessaire que vos grands groupes de perruches aient, soit une gigantesque volière de 20m² et plus, soit qu'elles soient réparties en plusieurs petits groupes, toujours en grande volière. C’est la raison pour laquelle il faut privilégier les petits groupes de perruches et éviter de dépasser la vingtaine.

Si vous avez trop de perruches, pour leur offrir des conditions optimales de détention, cédez-en quelques unes à des personnes de confiance et de choix, afin de renforcer votre groupe dans un environnement sain et d'éviter ou diminuer les comportements erratiques.



Pourquoi entend-on parler de perruches qui s'agressent et se blessent?
C’est qu'en général, les facteurs déclencheurs de violence et de frustration sont réunis :
- Intrus dans le groupe : autre espèce, une perruche malade, quarantaine et acclimatation non suivies.
- Période de reproduction : qui nécessite plus d’espace, exige que le couple soit seul pour être rassuré et entièrement disponible pour la nichée.
- Instinct de territorialité : renforcé par la cohabitation, la promiscuité, les montées hormonales, la reproduction.
- Manque d’espace : favorisant une promiscuité envahissante.
- Absence de stimulations, de jeux.
- Frustration : sexuelle, votre manque de présence, un objet déplaisant.
- Carences alimentaires ou insuffisance alimentaire.
- Montées hormonales : énerve et perturbe le système immunitaire et psychologique.

Il faut donc veiller à combler leurs besoins et à remédier aux conditions déficientes ou encore modifier l’environnement s’il ne permet pas de réunir des conditions favorisant la cohabitation.


Malgré de bonnes conditions de détention et de vie, elles s'agressent
Ensuite, il y a la théorie des grands nombres. Entre une communauté de 6 à 10 perruches, comme chez la plupart des particuliers, et une communauté de 20 à 50 perruches, les besoins et les paramètres qui entrent en jeux ne sont pas les mêmes. La promiscuité, l'excitation et l'énervement collectif seront plus probables et intenses dans les grands groupes. Il va donc être bien plus difficile de maintenir un environnement sans agressions.


Le cas des femelles
Les femelles sont très sensibles à leurs montées hormonales, elles en ont régulièrement et il nous est impossible de les contrôler; elles deviennent facilement agressives envers les autres femelles, voire même les mâles.

Parfois, il n'y a rien à faire, elles ont de l'espace, des stimulations, une alimentation riche, de la luminosité, les couples sont équilibrés, il n'y a pas de reproduction et, malgré ces bonnes conditions, les comportements agressifs sont toujours présents. Dans ce cas là, isolez la perruche ou les perruches agressives en grande cage, car visiblement la cohabitation ne leur réussit pas. Cela permettra d'éviter les comportements mimétiques d'agression. Une perruche au comportement anormal peut en entrainer plusieurs à adopter ses comportements ce qui engendrerait un carnage.

Enfin, si les violences et comportements agressifs sont persistants, en plus d'isoler les agresseurs, ou si vous souhaitez dès le début vous simplifier la vie, il faut veiller à équilibrer les genres. Il faut au moins autant de mâles que de femelles, voire plus de mâles, qui sont plus passifs et moins sensibles aux influences hormonales.

Ne laissez jamais plusieurs femelles ensemble sans mâle, il faut équilibrer les genres, surtout si vous avez déjà eu des cas d'agression. Evitez enfin le trio, deux femelles et un mâle, ou les duos de couples (deux couples), à moins qu’ils ne puissent avoir chacun leur cage.


LA COHABITATION DES ESPÈCES
En fonction de l'espèce que vous détenez, vous constaterez plus ou moins de comportements agressifs. Par exemple, des femelles perruches ondulées en période hormonales peuvent être de vraies pestes, agressives et énervées, alors que des perruches calopsittes resteront calmes et passives.

En plus du nombre de perruches détenues, de leur sexe, il faut également tenir compte de l'espèce. Certaines sont territoriales et plus facilement agressives par nature (perruche ondulée, perruche omnicolore), d'autres plus dociles et calmes (calopsitte élégante, perruche catherine, perruche de Bourke).

Choisissez bien votre espèce de prédilection. Enfin, ne faites pas n'importe quelle cohabitation, elle pourrait être infructueuse voir dangereuse. Certaines espèces, habituées dès leur jeune âge à la cohabitation pourront être plus passives et tolérantes face à une autre espèce.

Il faut toujours veiller à améliorer les conditions de vie de nos oiseaux en captivité, à se documenter, se remettre en question continuellement, car la recherche et l’observation permettent d’obtenir constamment de nouvelles données et de nouvelles connaissances quant à leurs besoins et la façon de les combler.

Il faut reproduire au mieux les conditions naturelles ou les conditions optimales d'élevage, tout en étant conscient qu’il est difficile, en terme d'espace et d’enrichissement de l’environnement, de rivaliser avec Mère Nature.



En complément, quelques articles…

La socialisation et l’esprit de groupe chez la perruche :
http://www.perruches.org/t372-la-socialisation-et-l-esprit-de-groupe-de-la-perruche

En résumé, ce dont a besoin votre perruche – Environnement et alimentation – Êtes-vous sûr d’apporter tout ce qu’il faut à votre perruche? :
http://www.perruches.org/t430-en-resume-ce-dont-a-besoin-votre-perruche-environnement-et-alimentation

La cohabitation, entre perruches et entre perruches et autres espèces :
http://www.perruches.org/t320-la-cohabitation-avec-la-perruche-ondulee-perruches-perroquets-chats-chiens-rongeurs

Imprégnation et empreinte chez le perroquet et la perruche :
http://www.perruches.org/t634-impregnation-ou-empreinte-chez-le-perroquet

Note à l’attention du lecteur : N'hésitez pas à nous demander comment vous aider à résoudre un problème ou rétablir l'ordre dans votre volière. Nous pouvons faire ensemble une étude environnementale et comportementale pour comprendre la source du problème et vous aider à rétablir l’ordre au sein de votre groupe de perruches ou de perroquets.