Votre perroquet vous mord, votre perroquet crie, il semble faire des caprices, ne plus vous écouter, vous vous dites sûrement, mon perroquet a un problème de comportement. Dans 99% des cas, ce sera tout simplement un dysfonctionnement de communication de communication entre votre perroquet et vous. Vous devez apprendre les « codes de communication » de votre perroquet pour rétablir le dialogue entre votre perruche ou perroquet et vous, afin de retrouver une relation saine et appréciée. Le perroquet n’est pas un animal domestiqué, il a un fort bagage génétique. Apprenez ses codes de communication, puis il faudra vous les réapproprier. Vous verrez comme ce sera bien plus simple entre lu et vous. Vous retrouverez votre parfais perroquet.



Le comportement expressif du perroquet : sa communication
La langage du perroquet est un ensemble de réactions émotives qui doivent toujours être interprétées dans un contexte précis. Apprenez à reconnaître ces expressions et à les associer à des demandes. C’est en observant votre perruche que vous comprendrez ce qui se passe. Vous la connaissez mieux que quiconque.

La communication de votre perroquet :
· la dilatation des pupilles
· l’endroit où il porte le regard
· la forme des yeux
· le port de tête / la position de sa tête
· sa posture générale
· la positionnement des pattes
· les mouvements du plumage (plumes à l’arrière de la tête gonflée = énervement)
· les mouvements de la queue (la queue qui frétille = content)
· le mouvement des ailes
· les mouvements et la tête et du corps
· les productions sonores (différences entre cris et émissions vocales)
· les chorégraphies


Les signaux de communication de votre perruche ou perroquet passent par les vocalisations (sons, cris, chants, dialecte). A travers les vocalisations il y a le verbal : c’est le langage articulé (mots arbitraires signifiants). Ce mode de communication est très minime pour le perroquet. Il y a également le paraverbal : cela renferme tout ce qui dépend de la voix à l’exception du sens des mots ou qui exprime à partir de signes d’expression faits par la main, le visage ou les manières du corps en général. Cela est très important pour le perroquet qui est sensible à de nombreux indices paraverbaux, notamment expressifs, intonatifs, accentuels, et émotionnels. Puis il y a la communication à travers les gestes et les états émotifs, c’est ce qui prime chez le perroquet. C’est le non verbal : cela prend en compte les postures, les gestes, les mimiques. Ce sont les manifestations du corps, plus ou moins discrètes ou faites avec étalage (postures, gestes, mimiques, sourire, regard, contractions, tremblements, etc. Ce sont les éléments les plus importants pour les perroquets. Si le perroquet considère que nous sommes « fiables », il sera en confiance.


Le dysfonctionnement de la communication
La dysfonction de communication est un problème relationnel :
· on ne communique ce qu’on souhaite ;
· on est mal compris ou mal interprété ;
· on comprend mal ou on interprète mal (ex. « mon perroquet est méchant/il m’a mordu pour rien »).

C’est en changeant les modalités de communication que tout revient dans l’ordre, assez facilement et assez rapidement. Voici quelques exemples d’erreurs de communications et de conseils.
· Quand on veut qu’un perroquet se taise, on baisse le ton ; si on hurle aussi, on renforce son comportement de hurler. Il faut l’apaiser et lui expliquer.
· Si à l’inverse il babille et fait des efforts pour vous plaire, si vous l’ignorez, c’est lui dire « je ne t’entends pas, je ne te vois pas continue, mais plus fort » et il finira par hurler pour avoir ne serais-ce qu’un peu d’attention, qu’une réponse à son appel (besoin d’être sécurisé). Répondez simplement par un compliment, un marquage d’attention, un mot de contact, il sera heureux et restera calme.
· Si on arrive quand il hurle, il hurle pour nous appeler, réclamer de l’attention, une demande, n’accourez pas, n’y répondez pas, attendez qu’il se calme, une fois calme, facilitez le, encouragez le et donnez lui de l’attention, vous le renforcerez à rester calme et à ne pas hurler. Ne jamais faire attention à un perroquet qui crie sinon vous lui dites « tu vois, c’est quand tu cries que je viens, c’est donc comme ça qu’il faut me parler ».
· Si on vient prendre son perroquet qui vient d’attaquer note ou son conjoint, de son point de vue cela voudra dire de votre part « C’est bien ce que tu as fait ». Il faut que vous ignorez, et que le conjoint évite et ignore l’attaque.
· Si on l’ignore quand il appelle, on provoque la descente des doux appels aux cris.
· Si on cris sur un perroquet et qu’il ne comprend pas pourquoi, il va être stressé car il percevra uniquement une colère, pour lui, sans raison. Ne jamais crier, ne jamais donner de punitions, le perroquet ne pourra que perdre confiance et pendre peur. Seuls les renforçateurs positifs (récompenses) sont à encourager, de suite après un comportement recherché.
· Taper sur la cage, l’enfermer dans sa cage, le vaporiser de force et tout signe de blâme va terroriser votre perroquet, ce n’est pas des comportements dignes d’un humain. Couvrir sa cage d’un drap est également inutile et inadapté.
· Quand un perroquet vous mord, restez stoïques et ne prenez surtout pas peur, poussez le et ignorez le. Restez vigilants aux signes d’inquiétudes de sa part et de fuite, respectez son rythme, ainsi vous ne serez pas mordus. S’il vous mord et que vous vous éloignez, vous le renforcerez à recommencer.
· Un perroquet qui crie toute la journée est un perroquet malheureux, car anxieux et incompris. Il est temps de rétablir la situation.

C’est l’accumulation du non respect de ses besoins, et les frustrations répétées du perroquet ont des conséquences catastrophiques. On pourra parler de séquelles et si cela perdure sur des années, de trouble du comportement.


Le réel trouble de comportement
Un trouble de comportement est une incapacité à s’adapter à de nouvelles situations. Le bagage génétique est adapté au stade de maturation de l’animal et, si on ne le respecte pas, on crée un trouble. Lorsqu’on bloque l’adaptation aux variations, c’est donc particulièrement néfaste. Un oiseau qui fait du piquage ou de l’automutilation n’atteint jamais la phase d’apaisement qu’il recherche, c’est pourquoi il continue sans cesse.

« Normalement, un comportement devrait évoluer parce qu’il avantage l’animal » (Darwin). C’est la notion du comportement adaptatif chez le perroquet, qui opte pour un comportement précis qui lui apporte précisément ce qu’il recherche (lire le post-it sur le comportement du perroquet).


Un trouble du comportement :
1. c’est un comportement qui ne s’inscrit pas dans l’éthogramme de l’espèce (comportement inné)
2. c’est un comportement qui va à l’encontre de l’adaptation
3. c’est un comportement qui ne rapporte rien ou carrément nuit à l’oiseau
4. c’est quand la dépense d’énergie est plus grande que la résultante
5. c’est un comportement de substitution

L’homéostasie sensorielle est brisée. C'est à dire que la psychologie du perroquet n'est plus apte à promouvoir des actes sains essentiels et favorables au perroquet, il opte pour des comportements irrationnels voir desructeurs. Le perroquet est psychologiquement "cassé" (provisoirement ou à vie).

Les questions à se poser, pour savoir si votre perroquet a réellement un trouble du comportement :
1. Est-ce que ce comportement est naturel chez mon oiseau, est-il commun à tous les perroquets de son espèce ?
2. Est-ce un problème relié à la captivité ?
3. Dans la situation qui me concerne, est-ce que mon oiseau agit normalement (même si son comportement semble étrange) ?
4. Est-ce que son comportement lui rapporte quelque chose à lui (selon le point de vue de l’oiseau et pas selon le mien ou mes filtres à moi) ?
5. Est-ce un comportement qui était présent à son arrivée chez moi ?
6. Est-ce un comportement évolutif selon l’ontogenèse (développement de l’individu) ?
7. Est-ce qu’il serait possible que (sans le savoir ni le vouloir) ce soit moi qui aie fait apparaître ce comportement qui était alors inexistant chez mon oiseau ?
8. Est-ce que ce serait un comportement adaptatif en fonction du milieu qu’est ma famille et ma maison ?

Les problèmes de mutilation (piquage, etc.) peuvent toujours revenir mais il faut bien entendu s’assurer que les tests médicaux et les examens ont été faits et ont infirmés toute pathologie responsable de la stéréotypie. Si un comportement se ritualise car il apporte une phase d’apaisement provisoire, il y a un risque que cela devienne une manie, un toc. La mutilation est identique à la trichotilomanie de l’humain ; c’est très problématique et complexe à traiter. Le syndrome d’Hyper Sensibilité Hyper Activité (HSHA) connu chez les chiens semble être ignoré chez les perroquets. Un éleveur de perroquet devrait connaître toutes ces choses là pour éviter des problèmes.


Les comportements acquis du perroquet peuvent être renforcé si l’on veut les garder et être supprimé en les ignorant et en apportant des réponses à d’autres comportements pour que le perroquet cessent les « mauvais » comportements non productifs.
Les comportements adaptatifs proviennent des informations, des apprentissages, des expériences, accumulés durant tout son développement jusqu’à la fin de sa vie, qui englobent : tous les comportements intelligents et raisonnés ainsi que les réflexes conditionnés. Les conduites inhérentes à l’espèce ne jouent aucun rôle dans le développement de ces comportements.
« C’est l’inné qui dit SUIS et c’est l’acquis qui dit QUI SUIVRE » (Konrad Lorenz)