Aller au contenu
Rechercher dans
  • Plus d’options…
Rechercher les résultats qui contiennent…
Rechercher les résultats dans…
Marine-perruche

Hiérarchie, dominance, et territorialité chez le perroquet et la perruche

Messages recommandés

Hiérarchie, dominance, et territorialité chez le perroquet et la perruche



Aucune de ces notions de hiérarchie, de dominance ou de territorialité ne servent à expliquer certains comportements des perruches et des perroquets, contrairement à ce que certains aiment à répéter, faute de trouver une explication logique à certaines réactions de leurs oiseaux.


LA DOMINANCE ET LA HIÉRARCHIE

Il n’existe aucune hiérarchie linéaire de dominance, ni aucune hiérarchie par agression (pecking order) chez les grandes perruches tout comme chez les perroquets, y compris chez la perruche ondulée.

Vous observerez certains comportements qui vous feront croire que si, mais ce sera votre propre interprétation de la situation qui vous emmènera à croire cela; cependant, il n’en n’est rien.

Ce ne sont pas la hiérarchie par la dominance ou par le pecking order qui provoquent les cas d’agressions chez les perruches, celles-ci sont le fruit soit, du pur rejet d’un individu, qui semble non conforme à la norme du groupe (une perruche malade ou un individu d’une autre espèce qui s’est infiltré dans le groupe) soit, lors de la reproduction, alors que les couples se défendent et défendent leur progéniture.

La perruche ne règle pas les conflits par la violence et les contacts physiques, uniquement par des tentatives d’intimidation (postures, hérissement du plumage, cris). Ainsi, le conflit ou la dispute se règle sans contacts physiques violents entre deux individus, sauf bien sûr dans le cas d’exclure un intrus, mais il ne s’agit pas de dominance dans ces cas là, mais bien de protéger le groupe.

Les perruches peuvent également être assez agressives en période de mue et en période de montée hormonale. N'y voyez pas là de la dominance, c’est une interprétation typiquement humaine de l’observation de ces comportements.

On pourra également observer dans les groupes de perruches, un couple, ou quelques individus privilégiés, qui arrivent en premier aux mangeoires, aux abreuvoirs, à l’aire de jeux pour s’emparer des jouets, au bain, reçoivent en premier les câlins de l'humain; on a alors l’impression qu’ils « dominent » le groupe. Encore une fois, notre interprétation cache la réalité des faits. Nous sommes en présence de forts caractères, plus vifs et intéressés quand il s'agit d'aller aux endroits favoris. Multipliez les bains, mangeoires, perchoirs et jouets, agrandissez l'espace (réduisez la promiscuité, l’espace est la clé de l’harmonie) et pas d’un mètre, mais de dix mètres s’il le faut : rien n’égal la nature, et ces comportements agressifs et de fausse « dominance » disparaîtront.

Les perruches sont des oiseaux de proie, il y a ni mâle dominant ni femelle dominante, il n'y a pas de combats physiques et agressifs dans le but d'affirmer cette dominance et encore moins de système de « caste » qui définirait par avance la hiérarchie d’un oiseau ou d’une fratrie en raison de droits acquis par la naissance.

Si vous observez vos perruches se battre violemment, ce n’est pas pour se dominer les unes les autres, la cause en sera environnementale ou comportementale :

  • Intrus dans le groupe : autre espèce, perruche malade, quarantaine et acclimatation non suivies.
  • Période de reproduction : nécessité d’espace afin que le couple soit seul, isolé de la colonie, pour être rassuré et entièrement disponible pour la nichée.
  • Excès de territorialité : renforcé par la cohabitation, la promiscuité avec les autres, la reproduction.
  • Le manque d’espace provoquant une promiscuité trop importante.
  • Le manque de stimulations : de jeux, d’accessoires, d’espace de vol.
  • La frustration : sexuelle, manque de présence de son humain, un objet déplaisant ou inspirant la crainte, l’espace étroit.
  • Les carences alimentaires ou une insuffisance alimentaire.
  • Les montées hormonales : énervent et perturbent le système immunitaire et psychologique.


LA DOMINANCE RELATIVE


La dominance relative se situe entre deux individus, d’un individu à un autre et cela est lié aux conditions de vie en captivité. Cela n’existe pas dans la nature puisque les individus peuvent appliquer le principe d’évitement : un individu impressionne par l’aspect physique du plumage gonflé et par les cris, l’autre laisse sa place et s’envole plus loin, il n’y a jamais de « combat ».

En captivité, la promiscuité et les restrictions sont élevées : diminution des accès (perchoirs, chemins de vol, supports où se poser) et des ressources (alimentation, eau). C’est cette promiscuité et ce sentiment de peu de ressources qui va engendrer cette dominance relative, typique de la vie en captivité. Il y aura le plus fort caractère, souvent celui qui est EAM et donc imprégné de l’humain, qui fera preuve d’intimidation et parfois de comportements agressifs (morsures), mais ce sera ponctuel et relatif à la situation particulière.

Souvent, la dominance relative arrive en situation d’intra-espèces (entre deux individus d’une même espèce). S’il y a des blessés ou des morts, repensez donc vos aménagements, rajoutez des supports où se percher et des jouets identiques, à même hauteur, car un perroquet veut l’objet qui répond à une intensité d’évocation la plus forte : tous voudront l’objet le plus intéressant pour eux (haut, gros, brillant, qui fait du bruit). Et surtout rajoutez de l’espace, il n’y en aura jamais assez. Et pas seulement quelques dizaines de centimètres ou un mètre, s’il y a ce genre de problèmes, ce sont parfois des mètres et des mètres d’espace qu’il faut rajouter. Qui oserait rivaliser avec l’espace qu’offre la nature?


LA TERRITORIALITÉ

La territorialité spatiale est une notion typique de la vie en captivité, elle ne se rencontre que chez les individus vivant en captivité.

À l’instar de la territorialité en nature, qui se fait autour des sources d’alimentation ou des aires de reproduction alors qu’elle concerne tous les individus d’une colonie, en captivité, les individus vont défendre, un à un, le peu d’espace dont ils disposent. Vous croyez peut-être offrir assez d’espace, selon ce que vous avez pu lire comme information ici et là, ou encore en fonction des renseignements donnés en animalerie, mais chaque individu de l’espèce est différent et il faut tenir compte de cette différence dans l’attribution de l’espace dont il dispose.

Si vos perroquets et perruches semblent territoriales, il et inutile d’user de stratagèmes; seul leur offrir de l’espace supplémentaire réglera efficacement et de façon permanente les problèmes d’agressivité, de blessures et de territorialité. Les oiseaux vivent, tout comme nous, dans une « bulle », leur assurant une certaine distance avec autrui. Ils ont une première bulle, puis une seconde qui s’ajoute, un peu plus grande, qui englobe la première, puis une troisième qui englobe les deux autres et qui est plus grande, et ainsi de suite… Voici, par ordre, du petit espace personnel au domaine de vie de l’oiseau, les bulles dont il s’entoure :

  • Espace personnel.
  • Espace social : copains intra-spécifiques.
  • Zone sécuritaire de confiance : zone forte en émotions, c’est LA zone à ne pas franchir de force chez un oiseau craintif.
  • Territoire : défendu contre un congénère, distance sécuritaire.
  • Aire vitale : lieu partagé par tous, quotidiennement.
  • Domaine : lieu où les individus passent souvent.
  • Espace secondaire : lieu où les individus passent occasionnellement.
Une perruche ou un perroquet territorial est un perroquet qui a le sentiment qu’on franchit sa zone de territoire voire sa zone de sécurité. C’est une perruche qui a le sentiment qu’elle n’a pas assez d’espace pour s’enfuir, s’apaiser et se sentir en confiance. Ce sont cette promiscuité et ces restrictions qui vont la rendre territoriale.


COMBATS ET MISE À MORT


Encore une fois, ce phénomène est typique de la vie en captivité, il est surtout observé chez les EAM (oiseaux élevés à la main) mal socialisés, mais également chez les EPP (oiseaux élevés par les parents) qui subissent une promiscuité telle, que les signes d’alerte (territorialité), ne suffisent plus à leur faire atteindre une phase d’apaisement.

Ce sont des oiseaux constamment angoissés à l’idée de se nourrir, s’abreuver et atteindre leur intensité d’évocation (l’assouvissement des besoins). Ils vont donc aller jusqu’à opter pour des comportements aberrants (blessures mortelles ou graves, combats qui durent et persistent, voire à plusieurs contre un, jusqu’à la mise à mort). Ces individus auront tenté de communiquer leur stress et leur territorialité liés aux conditions de détention inappropriées, mais comme leurs actes ne sont pas compris, ils sont poussés par l’angoisse à transmettre le message différemment, et les résultats peuvent être catastrophiques.

Sachez être à l’écoute de vos perroquets et perruches, apprenez leurs codes de communication, ils sauront vous alerter de potentielles insuffisances environnementales.

La mise à mort n’est absolument pas normale, elle ne fait pas partie de leur patrimoine génétique, elle ne doit pas être minimisée et normalisée. Si vous êtes témoin de ces comportements aberrants, remettez votre environnement en question c’est urgent, vos perruches en souffrent. Les naturalistes et les ornithologues qui ont observé les comportements des perruches ondulées dans la nature n’ont observé ni mise à mort, ni hiérarchie de type pecking order ou de dominance.



Sources :
- Lorenz Konrad
- I.C. Quemin dans « le comportement des psittacidés et ses troubles »
- Compte-rendu du séminaire de Johanne Vaillancourt sur l'éthologie du perroquet, les 4 et 5 juin 2011, Fontainebleau, France

Partager ce message


Lien à poster
Partager sur d’autres sites

×
×
  • Créer...