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Christiane1111

Vous songez à devenir refuge ou famille d'accueil pour perroquets?

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Non, ce n'est pas tout le monde, même avec de la bonne volonté, qui peut prendre la responsabilité d'un oiseau qui se retrouve en refuge. Sauver un perroquet, à long terme, n'est pas qu'une mince affaire. Le bon coeur, le geste spontané, ne suffisent pas. 

Bien sûr il y a l'espace à offrir, les soins à donner, une hygiène rigoureuse à observer. Il faut parfois faire des levées de fonds ou placer un appel auprès de donateurs afin de pouvoir acheter des fruits, légumes, graines de qualité, remplacer les accessoires et les jouets, payer les visites chez le vétérinaire et surtout, avoir beaucoup de temps à consacrer à ces oiseaux rescapés.

En traduction libre, le texte du refuge Feathered Sanctuary « So you want to start a Parrot Rescue? »

VOUS AVEZ L'INTENTION DE DEVENIR REFUGE POUR LES PERROQUETS?


Nous, qui sommes responsables de refuges, vous nous prenez pour une bande de sentimentaux, pas vrai? 

Tout le monde ne réagit pas avec autant de sensibilité que nous à la description des mauvaises conditions dans lesquelles peuvent vivre un oiseau, personne ne peut être aussi profondément touché par le sort réservé aux perroquets.

Les humains qui aiment les perroquets, qui comprennent l'importance de répondre à leurs besoins afin de les maintenir en santé et leur procurer une bonne alimentation sont conscients du fragile équilibre entre faire ce qu'il faut, et un peu plus, et il devient évident pour certains d'entre eux que la solution réside en mettre sur pied un refuge pour accueillir ces oiseaux.

Est-ce ce qu'il y a de mieux à faire? Peut-être pas.

J'aimerais aujourd'hui vous raconter l'histoire d'une personne très sensible qui communiquait récemment avec moi et me demandait de raconter son histoire. Bien qu'elle ne m'ait pas demandé de préserver son l'anonymat, je l'appellerai Jeanne.

Il faut plus, pour ouvrir un refuge, que comprendre et aimer les perroquets. Bien sûr, c'est une partie importance de l'entreprise mais il faut, en plus, avoir des qualités semblables à celles des gens d'affaires. Les besoins sont grands, il faut faire appel aux donations et on est constamment à la recherche de fonds pour maintenir à flot le refuge.

Vous devez être une personne de tête, autant que de coeur. Il vous faudra parfois dire non, aux nouvelles demandes de placement, afin de préserver le bien-être et la quiétude des oiseaux déjà en résidence. Il arrivera parfois, qu'il n'y aura tout simplement plus de place pour accueillir un nouvel oiseau.

Nourrir et abreuver plusieurs oiseaux est plus difficile qu'on ne l'imagine. Vous avez la responsabilité de maintenir les ustensiles, la vaisselle, les cages et les pièces de vie très propres. Ça semble peut-être étonnant, mais c'est demandant physiquement. Mais, c'est surtout émotivement très éprouvant. Et c'est là, où Jeanne, a craqué.

Ce qui est difficile dans le sauvetage d'oiseaux ce ne sont pas les oiseaux eux-mêmes, ou leur nombre, mais le facteur humain.

Jeanne me disait : « Pourquoi les gens attendent-ils si longtemps, quand leur oiseau semble malade, mal en point ou à moitié mort, avant de faire quelque chose et réagir? La piètre condition de certains oiseaux que j'ai recueillis m'a fait détester les humains. Comment ont-ils pu laisser la situation en arriver là? Que leur est-il arrivé pour qu'ils permettent cela? »

Pour Jeanne, ce qui est en premier lieu le plus difficile dans le sauvetage des oiseaux, c'est de prendre conscience du côté obscur de la nature humaine - ce côté qui rend les humains insensibles ou indifférents à la souffrance que vivent d'autres êtres vivants. - La deuxième chose la plus difficile, est de ne pas s'en prendre à ces êtres humains.

Jeanne me disait qu'au bout d'un certain temps elle s'est mise à changer, qu'elle est devenue quelqu'un de continuellement mécontent.

Quand elle a ouvert son refuge, elle croyait qu'elle allait recueillir des oiseaux à remettre sur pied et à qui trouver une nouvelle famille qui allait leur permettre de prendre un nouveau départ dans la vie. Mais après quelques années, elle n'en pouvait plus de d'être confrontée à des montagnes russes d'émotions et elle a mis la clé dans la porte.

Elle a trouvé une famille pour certains oiseaux recueillis, certains sont allés dans d'autres refuges, elle n'a conservé que ses propres oiseaux.

Ce qu'elle voulait me faire comprendre afin que je vous le transmette c'est que, malgré ses bonnes intentions, ses grandes capacités, elle n'avait pas les qualités qu'il fallait pour être responsable d'un refuge - et ce fut une douloureuse révélation pour elle! - Elle est encore bouleversée d'avoir dû replacer 9 oiseaux très instables émotivement, de les avoir privés de ce qu'ils croyaient être leur foyer, encore une fois.

Elle m'a demandé de dire aux gens de ne pas s'engager à la légère dans une telle entreprise et de s'y engager avec des attentes réalistes. Il n'y a pas que l'aspect réjouissant de remettre en santé et sur pied et oiseau, et avoir le bonheur de lui trouver une famille, il y a aussi la réalité, à vivre avec ces oiseaux, de la tristesse, de la déception et de la mort de certains d'entre eux et c'est sans compter l'agressivité que vous développez envers les gens qui ont laissé ces oiseaux dans ces conditions et que vous auriez envie de gifler.

Il faut des qualités particulières pour opérer un refuge. Vivre la réalité d'un refuge c'est faire face à une situation ultime, sans issue possible, parce qu'il arrivera toujours d'autres oiseaux. 

Pour avoir envie de faire ce travail de sauvetage il faut quelqu'un de profondément touché par la souffrance de ces oiseaux, mais pour bien faire le travail auprès d'eux, il faut être capable d'objectivité face à cette souffrance et à leur condition. Ce n'est pas un travail pour les coeurs trop tendres qui risquent de se briser...

Si vous songez à devenir refuge, à recueillir les oiseaux négligés, maltraités, dont on ne veut plus, informez-vous bien de comment cela se passe, et de l'intérieur, prenez votre temps et soyez sûr de votre coup avant de recueillir des oiseaux pour qui vous deviendrez une planche de salut. 

Jeanne a éprouvé beaucoup de culpabilité à ne pouvoir continuer ce qu'elle avait commencé et cette culpabilité a perturbé davantage certains des oiseaux qu'elle a eu à placer.

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